« Nus parce que c’est tout ce qu’il nous reste ». Les danses protestataires des 400 Pueblos au Mexique
Les danses protestataires nues des 400 Pueblos (400P) amènent des agriculteurs mexicains du Veracruz à explorer les dimensions artistique et esthétique de la manifestation politique. Il s’agit d’envisager à la fois les émotions en jeu dans ce rite festif d’interpellation politique, ses effets propitiatoires et expiatoires ainsi que ses logiques spatiales pour comprendre ce qui se joue politiquement et médiatiquement dans les 400P et autour d’eux. Cette analyse fait apparaître les pratiques genrées de ces manifestations qui gravitent autour de la nudité des corps féminins. Ainsi, la prise de l’espace public de Mexico par des paysans sans terre transforme les modes de communication politique et les rapports de pouvoir internes, conférant aux femmes une voie d’émancipation tout en contribuant à leur réification. Finalement, si la visibilité médiatique offre de nouvelles opportunités, notamment artistiques, elle participe de la disqualification des enjeux politiques de ce mouvement social de longue durée.
mots-clés
- manifestations nues
- 400 Pueblos
- subjectivation
- citoyenneté
- espace