Altruisme, genre et hominisation
On interroge ici la manière dont les notions d’altruisme et d’empathie ont été diversement invoquées pour rendre compte des origines et de l’évolution des sociétés humaines, notamment en rapport avec la question de la différence des sexes.
À partir des années 1970 dans les pays anglo-saxons, les modèles d’hominisation produits par des archéologues et des anthropologues féministes invoquent, face au modèle dominant de l’« homme chasseur », la capacité de « rassembler », et une qualité particulière d’empathie et d’altruisme propre aux femmes. D’autres modèles élaborés par la sociobiologie et la psychologie évolutionniste situent l’« égoïsme génétique » (la nécessité pour tout individu de reproduire ses gènes) au point de départ de tout comportement individuel et social. Dans ce cadre, l’altruisme est la conséquence d’un calcul d’intérêt ou l’effet d’un déterminisme neurobiologique et hormonal aux racines des comportements maternels et, partant, des manifestations de l’empathie dans les sociétés humaines.
Ces différentes conceptions de l’altruisme sont ici évaluées de façon critique, au regard d’une réflexion philosophique sur les fondements éthiques des rapports humains.
Mots-clés
- altruisme
- empathie
- évolutionnisme
- genre
- hominisation
- sociobiologie