Ce texte met en exergue la collection de rêves (1872-1908) du philosophe français Victor Egger. Il analyse les interactions entre sa psychologie et ses pratiques d’écriture des rêves. Comment a-t-il théorisé une conception « polyphonique » des rêves et créé une sorte d’atelier privé qui associait par exemple ses propres récits oniriques, ceux de son père, de ses amis masculins, de sa femme et de sa fille ? Comment a-t-il modelé ses propres rêves sur des exemples scientifiques et parfois érotiques ? Comment son activité de professeur et la guerre franco-prussienne de 1870 lui ont-elles inspiré des cauchemars pendant longtemps ? À la fin de sa vie, Egger est devenu un spécialiste reconnu des rêves. Il a reçu sur ce thème une lettre de Bergson qui est éditée dans cet article.