Défendre un groupe social illégitime. Les avocats dans la lutte contre l’islamophobie

Par Marwan Mohammed
Français

L’existence d’une règle protectrice des minorités n’implique pas nécessairement qu’elle soit investie par la puissance publique. Différents motifs de racisme ou de discrimination sont reconnus par le droit, mais qu’en est-il de leur prise en compte par la société civile, le pouvoir politique et par les tribunaux ? Il faut distinguer la règle et la légitimité de son usage. La reconnaissance politique d’un préjudice social influe sur le comportement des acteurs impliqués par la prévention, la manifestation et la répression de ce tort. Or, qu’il s’agisse du mot qui le désigne, de la réalité qu’il recouvre, du statut symbolique des victimes et des organisations qui les défendent, il apparaît que le phénomène islamophobe est considérablement délégitimé dans la France contemporaine. Cet article prend pour objet cette dialectique entre légitimité et légalité à partir d’une série de questionnements portant sur la production, la mobilisation et l’application du droit antidiscrimination lorsque les victimes présumées sont musulmanes.

Mots-clés

  • islamophobie
  • droit
  • légitimité
  • légalité
  • avocat
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