Creuser la terre, creuser la langue

Par Anne Simon
Français

Vers, cafards, larves, fourmis, rongeurs et autres vermines, ces vivants apparemment soumis aux lois féroces d’une biologie purement instinctive ont fasciné nombre d’écrivains. Pour accéder à cette altérité d’autant plus effrayante et radicale qu’elle voisine notre intimité, il faut à la fois creuser la terre et creuser la langue. Accorder au peuple souterrain une place dans la sphère transcendante du langage est en soi un acte éthique : de nombreux écrivains ont vu dans les habitats et l’énergie prodigue des créatures souterraines les modèles d’un art fondé sur l’intensité de la vie.

Mots-clés

  • Alexievitch
  • histoire naturelle
  • Lacarrière
  • Michelet
  • Rose-Innes