Injustice coloniale, droits humains et justice coloniale en pays kanak (Nouvelle-Calédonie)
L’exemple des Kanak de Nouvelle-Calédonie, tout premiers habitants de cet archipel du Pacifique sud arraisonné par la France en 1853, montre que la violence de la relation coloniale affecte durablement ceux qui la subissent mais aussi ceux qui l’exercent au nom de leurs intérêts sous couvert de « pacification » et de « mission civilisatrice ». Les Kanak ont opposé à l’idéologie pionnière de la conquête, à partir des années 1920, une mémoire spécifique très structurée et parfois épique. Cet article développe une réflexion sur la mise en perspective des valeurs kanak en regard des droits humains dans le monde contemporain. Comment peut-on passer de l’injustice structurelle de la colonisation à une justice qui ne serait plus « coloniale » ? Il plaide pour un examen comparatif approfondi des valeurs océaniennes dans leurs rapports avec les valeurs occidentales inspirées par la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Mots-clés
- Kanak
- Nouvelle-Calédonie
- violence coloniale
- mémoire
- justice
- droits humains