Monde narratif et sémiosphère

Par John Pier
Français

La sémiosphère, notion développée par Jurij Lotman à partir de 1984, fournit les moyens de repenser le monde narratif dans le cadre de la sémiotique culturelle à partir de concepts comme la binarité, l’asymétrie, l’hétérogénéité, la frontière, la traductibilité, etc. La frontière est cruciale dans la génération de la sémiosphère, comme dans les différents types de récit, et donc dans la nature du monde narratif. Le texte sans sujet (où la frontière n’est pas enfreinte, comme dans le mythe d’origine) s’oppose au texte à sujet (où l’histoire est déclenchée par la violation d’un tabou, par exemple). L’article examine les notions de storyworld (David Herman) et d’événementialité (Wolf Schmid) afin de mettre en perspective les enjeux du monde narratif tel qu’il est conçu selon les principes de la sémiosphère. Le storyworld correspond à la construction mentale du monde raconté dans l’esprit du lecteur ; l’événementialité désigne la gradualité de l’événement narratif et prend en compte les degrés de pertinence et d’imprévisibilité des changements d’état perçus par le personnage comme par le lecteur.

Mots-clés

  • Jurij Lotman
  • sémiotique culturelle
  • frontière
  • storyworld
  • événementialité
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