Les ambiances de la mort

III. Rendre compte des ambiances : mises en scène et mises en récit
Frayer une voie à la vengeance entre les cris, le sang et les larmes
Par Kamel Boukir
Français

Résumé

Lorsque les sciences sociales étudient la vengeance chez les « mecs de cité », elles l’envisagent tantôt comme un système vindicatoire tantôt comme un code d’honneur, oblitérant ce faisant ce que le sentiment vindicatif et haineux doit aux prises d’une situation. Or, avant de relever d’un commandement, la vengeance est un effroi sensoriel. Une approche phénoménologique de la vengeance permet de saisir ce que l’obligation morale doit à l’emprise d’ambiances qui sont au fondement d’une tonalité affective et éthique. Cette propagation d’ambiances se diffuse le long d’une séquence chronologique qui, par touches successives, fraye une voie à l’émergence du régime moral de l’impératif « Œil pour œil, dent pour dent ». D’abord, l’« ambiance de merde » du quartier. Ensuite, le choc de voir mourir un ami sous ses yeux. Enfin, la prise en charge séculière et religieuse du mort.

Mots-clés

  • violence
  • jeunesse
  • banlieue
  • vengeance
  • ambiances
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