Faut-il croire aux dieux de la pluie ?
Résumé
Durant des siècles en Occident, et plus spécialement ici en France, les hommes et les femmes ont eu coutume de prier, de processionner ou d’en appeler à Dieu pour faire venir la pluie ou le beau temps. Puis, à la fin du xixe siècle, ces pratiques, si elles n’ont pas disparu, ont cessé d’apparaître légitimes. Pour expliquer cette religiosité météorologique, on a pour habitude de considérer qu’elle est l’expression d’une croyance ou d’une superstition que l’essor d’un rapport rationalisé aux choses du ciel serait venu dissiper. Cet article voudrait montrer que ces pratiques rituelles d’intercession ou de conjuration, parce qu’elles étaient des gestes socialement institués, ne réclamaient justement pas de ceux qui s’y livraient qu’ils y croient, et que leur disparition tient par conséquent à une métamorphose historique qui a transformé le rapport institué au temps qu’il fait en une affaire de sensibilité personnelle.
Mots-clés
- religiosité
- météorologie
- croyances
- cérémonie
- sensibilités