Dernier en date des « moments de folie » (A. Zolberg) qui balisent l’histoire révolutionnaire de la France, le mouvement de Mai 68 reste sagement caché derrière le récit qu’on en fait. En examinant l’engagement politique de Maurice Blanchot entre 1958 et 1968, cet article se donne pour but de cerner la notion très originale d’insoumission qui motive cet engagement, de définir le concept de droit qui en découle, et de montrer dans la Déclaration que ce droit à l’insoumission a motivé un mode de langage au moyen duquel Blanchot donnera à la littérature une priorité politique inédite.