Les débuts de la III^e République scellent en France un tournant politique et moral dans l’approche de la pauvreté-précarité, avec le passage durable du « devoir de charité » au « droit à l’assistance ». Cet article mêle synthèse bibliographique, bilans de nos propres recherches et dépouillement des bilans d’assistance de la statistique nationale (Annuaires statistiques de la France) pour observer les différentes figures de la pauvreté-précarité bénéficiaires et les publics plus délaissés. Il montre que si charité privée et assistance municipale ménagent des aides croissantes aux adultes valides, dans la nouvelle assistance légale, en revanche, la traditionnelle double vulnérabilité sociale et sanitaire reste discriminante.