En s’appuyant sur cinquante-cinq entretiens approfondis réalisés entre 2004 et 2008 auprès d’habitant-e-s des espaces refondés de Courbevoie et Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), on analyse ici le sens de la justice spatiale de ces derniers, ainsi que les arrangements et les compromis qu’ils mettent en avant lorsque leurs choix résidentiels et leur rapport à la mixité sont soumis à la critique. Portant sur une fraction des classes (moyennes-) supérieures ayant choisi d’habiter dans de nouveaux quartiers particulièrement homogènes socialement, cet article propose ainsi un aperçu inédit des justifications, tentatives de justification et refus de justification d’une population participant au maintien et à l’aggravation de la ségrégation urbaine.