Les funérailles « bio »
Résumé
La fin du xxe siècle et le début du xxie ont vu apparaître une série de technologies et de nouveaux outils funéraires revendiqués comme « bio » ou « respectueux pour l’environnement », tels que Promession, brevetée en Suède en 2001, Resomation, inventée en Écosse et brevetée aux États-Unis en 2007, l’urne biodégradable Urna Bios, inventée en Espagne en 1997, ou les cercueils putrescibles Capsula Mundi (inventés en Italie en 2002) et Émergence (inventé en France en 2012). Ces inventions et leur rapide diffusion mondiale amènent l’anthropologue à s’intéresser à l’impact des idéologies environnementalistes sur les pratiques funéraires, tout autant qu’aux représentations du cadavre dans nos sociétés contemporaines. Les diverses questions que posent le traitement mécanique des cadavres ou leur conversion en une « ressource écologique » renvoient en effet à l’évolution du statut conféré aux restes humains, et nous obligent à porter notre attention sur les transformations qui sont en train d’advenir au sein des perceptions collectives de la mort et du corps mort.