Parler du cadavre
Par Martine Courtois
Français
Résumé
Si le cadavre est « ce qui n’a de nom en aucune langue » (Bossuet), comment en parle-t‑on ? Les seuls mots corps et cadavre ont des définitions fluctuantes qui témoignent de nos incertitudes. La thanatomorphose, décrite par le vocabulaire médico-légal, n’est pas totalement reconnue par la langue courante ni même par l’argot. La transformation de la personne en chose reste difficile à penser. Mais la langue familière d’aujourd’hui n’a plus la libre inventivité de l’argot du xixe siècle, et méconnaît de plus en plus la réalité du cadavre.