Le flou biologique
Ayant travaillé sur les interactions de la lumière et des tissus vivants, les résultats objectifs de mon parcours de recherche m’ont conduit à m’interroger quant aux rapports du vivant avec les grands déterminants de son environnement. Alors que déterminisme et positivisme règnent sur la biologie et sur la médecine, la variabilité infinie du vivant, les réponses adaptatives aléatoires conduisent aux limites du paradigme en vigueur. Adapté avant tout aux défis infectieux des siècles passés, celui-ci ne permet plus que des avancées modestes malgré des investissements disproportionnés. Peut-être serait-il temps de considérer le vivant comme lieu d’échanges imprévisibles et aux conséquences incertaines, en équilibre constamment réajusté avec l’environnement, plutôt que comme un ensemble de pièces détachées et rassemblées en un ordre logique immuable.