Pour une topologie sociale
Résumé
L’anthropologie de l’espace doit-elle se cantonner à une simple description des lieux?? Ne doit-elle pas travailler les faits d’organisation de l’espace en intention (que signifient les lieux produits par les cultures, et les arrangements topologiques qu’elles composent??) aussi bien qu’en morphologie (quelles règles d’arrangements se donnent-elles??)?; en extension (diversité au sein des sociétés) aussi bien qu’en dynamique temporelle ou historique?? Que l’on englobe cette discipline au sein de l’anthropologie de l’espace ou qu’on la désigne plus précisément comme «?topologie sociale?», peu importe?: si les sociétés font preuve d’une considérable imagination et d’une non moins grande créativité en la matière, elles ne se confrontent pas moins à des lois topologiques incontournables, et leur manière d’opérer fait objet de science. Comment les cultures définissent-elles, dans l’étendue, des lieux porteurs de sens – c’est-à-dire des modes de relation du sujet avec le milieu, des «?moments?» de la pratique –, comment les organisent-elles entre eux, comment les pratiquent-elles, comment leur offrent-elles ensuite des dispositifs architecturaux pour les rendre efficaces?? Pourquoi une théorie de la spatialité devrait-elle demeurer impossible ou interdite?? Il est temps d’y remédier, et de construire une «?topologie sociale?».